Foire Aux Questions

La majorité des jeunes que nous accueillons en Charente sont originaires d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Côte d’Ivoire, Mali). De façon plus minoritaire, nous avons rencontré des Congolais, des Pakistanais, des Gambiens, des Angolais…

Le plus souvent ils se retrouvent ici par hasard, comme dans toutes les autres villes de France.

En pratique, Angoulême est situé sur l’axe ferroviaire Bordeaux-Paris, Paris étant le plus souvent leur seul repère, la capitale devient naturellement leur destination première.

Les flux d’arrivées varient en fonction des flux migratoires internationaux.

Actuellement, deux voies principales sont empruntées par les migrants d’Afrique de l’Ouest pour rejoindre l’Europe : par la Libye puis l’Italie, par le Maroc puis l’Espagne.

En 2019, le traitement des migrants en Libye s’est durci, suite à des accords européens. Conséquence naturelle : l’autre voie a été davantage utilisée et l’axe Bordeaux-Paris a été particulièrement emprunté.

Ces jeunes quand ils ont moins de 16 ans sont scolarisés dans des établissements publics et parfois privés, car il y a une obligation scolaire en France pour tout enfant de moins de 16 ans, avec ou sans papier, avec ou sans famille. L’Éducation Nationale respecte la loi en Charente. Ils ont 2 entretiens au CIO (Centre d’Information et d’Orientation) pour évaluer leur niveau scolaire et sont ensuite affectés en établissement. N’ayant pas de responsable légal, ce sont les établissements qui prennent en charge la demi-pension ou l’internat quand c’est possible.

Ils ne peuvent pas travailler ni signer de contrat d’apprentissage tant qu’ils n’ont pas de responsable légal, il faut attendre la prise en charge par les services du Département de l’Enfance.

Pour les plus de 16 ans, la situation est plus compliquée, les textes sont interprétés différemment. Certains sont scolarisés en MFR (établissements privés), d’autres bénéficient d’un module d’alphabétisation. La formation professionnelle en lycée professionnel n’est accessible qu’aux jeunes qui ont commencé l’école avant 16 ans. C’est ce qu’on appelle la « continuité scolaire ».

L’hébergement est une priorité pour les jeunes pour se poser, et reprendre leur souffle dans un périple très long. Tout est possible : certaines familles accueillent ponctuellement, un week-end de temps en temps, sur une période courte mais régulière, d’autres font connaissance avec un jeune et décident de l’accueillir plusieurs semaines, plusieurs mois, vont jusqu’à devenir Tiers Dignes de Confiance lors de la prise en charge ASE.

Rien n’est figé : notre devise pourrait être « chacun fait ce qu’il veut, comme il peut ».

Une famille s’engage à accueillir dignement un jeune, le nourrir, lui permettre de se laver, se reposer, se changer les idées, sans contre-partie. 

Le jeune s’engage à respecter les règles de vie de la famille, à aider, comme n’importe quel enfant à participer aux petites tâches courantes (faire son lit, mettre la table, débarrasser…), respecter les horaires.

On a beaucoup parlé dans les médias du « délit de solidarité » mais un jeune de moins de 18 ans ne peut être considéré comme un « sans papiers » en situation illégale.
Rien ne peut être reproché aux familles qui accueillent ces mineurs.

Sur le nombre de jeunes accueillis, il n’y a eu que très peu d’expériences négatives même s’il est arrivé que des jeunes signalent ne plus vouloir retourner chez telle ou telle personne, à l’issue d’un séjour.

Si c’est la famille hébergeante qui a une mauvaise expérience, elle peut également en témoigner auprès de l’AADMIE et renoncer à accueillir, ou bien accueillir un autre jeune.

La plupart du temps, l’accueil se passe mieux que prévu : il est intimidant d’ouvrir sa maison à une personne inconnue. On craint de devoir modifier grandement ses habitudes alors que les jeunes s’adaptent et ne demandent bien souvent qu’à se (re)poser dans un coin tranquille.

L’ASE (l’Aide Sociale à l’Enfance, anciennement la DDASS) est un service départemental qui a pour mission la protection de l’enfance. Les mineurs isolés étrangers (MIE) sont considérés comme des enfants en danger car dépourvus de responsable légal en France.

Tout mineur en danger a droit à une protection organisée par l’ASE. Cette protection peut se faire dans l’urgence, puis sur décision du Procureur de la République, puis du Juge des Enfants.

Pour accéder à cette protection, les mineurs étrangers sont évalués afin de vérifier leur minorité et leur isolement (qui caractérisent leur situation de danger).

L’ASE rend alors une évaluation positive ou négative suivant qu’elle reconnaît le jeune comme mineur ou non.

En cas d’évaluation positive, ou même en cas de doute sur la minorité, l’ASE doit maintenir le jeune sous sa protection jusqu’à décision judiciaire, et si confirmation, jusqu’à majorité.

En cas d’évaluation négative, l’ASE informe le jeune de sa fin de prise en charge.

Nous contestons le fait que 70% des décisions de l’ASE Charente soient négatives, jettent à la rue et mettent en danger de trop nombreux mineurs que finalement nous prenons en charge.

Non. La mission de protection de l’enfance relève des Conseils Départementaux. Chaque département alloue donc son propre budget et fixe ses propres règles de fonctionnement sur son territoire.

Les services de l’ASE ne sont pas donc pas obligés, sous réserve du respect des lois, de tous fonctionner de la même manière.

Le département peut, jusqu’aux 21 ans des jeunes, leur proposer des contrats « jeune majeur » qui leur permettent de prolonger l’accompagnement par l’ASE. Ces contrats sont attribués selon le pouvoir discrétionnaire du Président du Conseil Départemental.

Une fois atteints leurs 18 ans, les jeunes font une demande de titre de séjour. Nous contestons le fait que la Préfecture les laisse dans l’attente durant des mois ou des années.

Nous avons principalement besoin :
– de bénévoles pour différentes missions, notamment l’ouverture d’un local où nous accueillons les jeunes.
– de familles hébergeantes, ponctuellement ou sur le plus long terme.
– d’argent.
Vous pouvez prendre contact directement avec la commission qui vous intéresse via notre page contact (ACCUEIL/Contact), ou écrire à moc.l1714039065iamg@171403906561fse1714039065r.eim1714039065daa1714039065 si vous hésitez. Pour adhérer et/ou faire un don, vous trouverez les formulaires à télécharger dans DOCUMENTS UTILES/Vie de l’association.

1er cas : Si le jeune est pris en charge par l’ASE, c’est l’ASE qui est responsable légal, comme un parent, et les stages ou apprentissages sont signés par les responsables.

2e cas : Si le jeune est en attente de reconnaissance de sa minorité, et s’il a été scolarisé avant 16 ans, il continue sa scolarité. C’est l’association, ou le collège, ou le lycée professionnel qui signera les conventions de stage, mais l’association n’est pas responsable légal de ce jeune. Il n’y a pas de difficulté majeure.

Par contre il ne pourra pas entrer en apprentissage, le contrat de travail demande la signature d’un responsable légal.

Non, faute de responsable légal les MIE ne peuvent pas bénéficier de bourses. Dans la pratique, ce sont les fonds sociaux des établissements qui assument leurs frais de scolarité.

Oui naturellement : vous pouvez vous reporter à la page « Liens utiles » sur ce site : nous faisons beaucoup, mais nous ne faisons pas seuls.

En Charente, il existe un fort réseau de l’urgence sociale qui ne ferme pas ses portes aux jeunes : hébergement d’urgence via le 115, Association Éclaircie qui propose un accueil inconditionnel en journée (douches, machines à laver, petits déjeuners, accès Internet, domiciliation, écoute – conseil – orientation par une équipe de professionnels), Médecins du Monde, associations caritatives (partenariat renforcé avec la Banque Alimentaire, convention qui nous permet de remettre des colis alimentaires aux jeunes).

Pour la scolarisation, bien que de nombreux bénévoles soutiennent les jeunes dans l’apprentissage du français et la réalisation de leurs devoirs scolaires, le premier acteur est bien l’Éducation Nationale, avec le service du CASNAV qui a pour mission la scolarisation des élèves allophones et des gens du voyage.

En fonction des événements locaux, nous créons des partenariats avec des associations et structures dans tous les domaines.

Nous parlons de quelques dizaines de jeunes. Notre département compte plus de 350 000 habitant.e.s.