Les évaluations de minorité – qui ne sont pas rien puisqu’elles fondent le refus de prise en charge des jeunes n’en finissent pas de nous surprendre. La dernière nous inspire ce petit billet d’humeur.
On le sait, notre association critique beaucoup le Conseil Départemental.
Nous les accusons de mettre les jeunes mineurs étrangers à la rue alors qu’ils relèvent de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance).
Les juges ne sont d’ailleurs pas loin de voir les choses comme nous puisque sur les 12 derniers mois, ils ont retoqué 6 des évaluations de majorité faites par l’ASE (sur 8 cas présentés).
Nous avions tort et nous le reconnaissons bien volontiers.
La lecture de l’évaluation de minorité d’Ousmane (le prénom a été changé) par l’ASE est parfaitement éclairante.
En voici un extrait essentiel :
« Ousmane a été en capacité de poursuivre seul le parcours jusqu’à Angoulême, ce qui révèle une certaine maturité de sa part ».
Aveugles que nous étions ! C’est pourtant clair ! Si les jeunes arrivent jusqu’à nous, traversant déserts et Méditerranée… C’est qu’ils ont 18 ans. Et même plus !
Forts de cette évidence, l’AADMIE envisage son auto-dissolution. Elle suggère au Conseil Départemental d’épargner les sous du contribuable en cessant toute évaluation de minorité désormais manifestement inutiles puisque le fait même d’atteindre Angoulême prouve que ces Mineurs Isolés Étrangers… sont majeurs. CQFD